Depuis 1840 et encore aujourd’hui, on dit que « la gnose » est « une doctrine chrétienne rejetée par l’Église qui prétend expliquer le sens des religions par une connaissance parfaite des choses divines ».
Mais de quoi s’agit-il ?
Et qu’en disent les « gnostiques » eux-mêmes ?
Tout d’abord, revenons à l’origine du mot.
Alain Rey, nous dit dans son « Dictionnaire historique de la langue française » que le sens premier fait référence au terme grec gnôsis qui veut dire « connaissance », issu de gignôskein « connaître », d’une racine indoeuropéenne °gnē-, °gno « connaître », qui a le même sens que le noscere en Latin.
L’adjectif grec gnôstikos désigne celui « qui sait, le savant, le sage » (substantivé au pluriel gnôstikoi « ceux qui savent, les Gnostiques »).
Mais à quelle CONNAISSANCE fait-on référence ?
Dans l’antiquité, ce mot désignait l’expérience avec le Réel, le Grand Tout, la Vérité, autrement dit une perception au-delà des données sensorielles liées au corps physique.
Cela s’est appelé « vide illuminateur » ou Samadhi dans les traditions orientales, ou encore Satori dans le bouddhisme Zen.
Comme témoignage nous avons d’innombrables écrits philosophiques, poétiques et mystiques, notamment dans l’islam au travers, par exemple, un al-Hallaj (Mansur al-Hallaj) et le célèbre Rûmî (Djalâl ad-Dîn Rûmî) qui nous dit par exemple : « Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé… »
La valeur de ce type d’expérience reste totalement reconnue et acceptée par toutes les religions, l’église catholique en tête, notamment si l’on songe à ces grands mystiques, canonisés à l’occasion, tel un saint François d’Assise, un saint Jean de la Croix, une sainte Thérèse d’Avila ou, plus proche de nous, une sainte Thérèse de Lisieux.
Tous ces grands mystiques connus et reconnus témoignent de cette possibilité de l’esprit humain de communiquer directement avec ce que les religions appellent DIEU, les Anges, les Élohim ou encore les Devas.
Et que disent les GNOSTIQUES de cette GNOSIS ou « connaissance directe des mondes supérieurs de conscience » ?
Pour résumer en seulement 2 mots, nous pourrions citer le plus célèbre des aphorismes grecs qui était sculpté sur le fronton du temple de Delphes :
« Gnothi seauton »
« CONNAIS-TOI TOI-MÊME » (« Nosce te ipsum », en latin).
Socrate en fait la condition de la Sagesse.
Voilà donc la base du gnosticisme : « la connaissance de soi ».
On pourrait dire que « LA GNOSE », ou plus exactement « GNOSIS », commence par la connaissance intime de soi-même.
Et c’est ce cheminement basé sur la compréhension de soi et de l’être humain en général qui nous amène à découvrir et à développer les extraordinaires possibilités et facultés que chacun possède.
Alors « se connaître soi-même » et accéder à la partie transcendantale de notre réalité intérieure, est-ce de l’ordre de « l’hérétisme » comme le laisse entendre la définition académique des dictionnaires ?
N’est-ce pas au contraire la suite logique de toute personne sincèrement engagée dans sa recherche spirituelle ?